Tuesday, May 17, 2016

GRIANGHRAF AN LAE: DÉGUSTATION



Chateau de Trochoire 2007, 2008, 2009
Do bhí an bheirt againn d'aon tuairim le rá gurb é an 2007 an ceann is fearr.
(Ná bac leis an 2008 - cacamas!)

ATH-GHIOLCADH

AMHARC EILE
Couziers (Indre et Loire) en ce 7 thermidor de l'an I.
Au château de la Trochoire, quand le Gendarme devient voleur et trousseur de jupes.....


Dès la première année de son existence, ''l'arbre républicain'' commence à porter de mauvais fruits. En effet, des militaires de la Gendarmerie dont le comportement devrait être exemplaire deviennent des coquins. En 1793, au château de la Trochoire, commune de Couziers en Indre et Loire, deux Gendarmes commencent à confondre les effets de leurs paquetages avec la garde robe du bourgeois chez lequel ils sont hébergés et tentent de prendre d'assaut deux servantes... ce qui s'avérera moins facile et moins glorieux que le 8 septembre à Hondschoote * et se terminera piteusement pour nos pandores.

Nous sommes le Jeudi 7 thermidor de l'an I (25 juillet 1793) et non de l'an II; à la « séance publique tenue en la ville de Saumur, le 25 juillet 1793, l'an deuxième de la République, et premier de la mort du TYRAN ».

« Le jugement de la Commission militaire établie près l'Armée des Côtes de La Rochelle, qui renvoie d'accusation Jean-Charles Foucault, et condamne à deux années de fers, Gendarmes voleurs et violeurs....et préalablement attachés à un poteau pendant six heures, Alexandre Muidebled et Jean-Nicolas Cligny, tous deux Gendarmes de la trente-sixième division, compagnie Menager, accusés et convaincus d'avoir volé différents effets à la maison de campagne du citoyen Cailleau, Maire de Saumur, et d'avoir voulu attenter à la sûreté et à la liberté de Marie-Julie Cailleau et d'Anne Lelièvre, femme de chambre, et d'avoir attenté en effet à celles de Marie Dalençon, cuisinière, pour en jouir ».

Gendarmes voleurs et violeurs....


« Sur les questions de savoir si Alexandre Muidebled, Jean-Nicolas Cligny et Jean-Charles Foucault tous trois, Gendarmes de la trente sixième division, compagnie Ménager, sont coupables :

1° D'avoir volé différents effets à la Trochoire *, maison de campagne du citoyen Cailleau, Maire de Saumur et dans laquelle on leur avait donné l'hospitalité.

2e D'avoir attenté à la sûreté et à la liberté de Marie-Julie Cailleau, fille mineure, ainsi qu'à celle d'Anne Lelièvre femme de chambre et de Marie Dalençon cuisinière de la citoyenne Cailleau mère, en se portant à des voyes de fait vis à vis de ces deux dernières pour en jouir.




Vu la preuve résultante des interrogatoires des accusés et des dépositions et confrontations des témoins :

La commission déclare que Jean-Nicolas Cligny est convaincu d'avoir volé différents effets à la maison de campagne du citoyen Cailleau.

Comme aussi la Commission déclare que ledit Cligny et Alexandre Muidebled sont convaincus d'avoir attenter par des voies de fait à la sûreté et à la liberté de Marie-Julie Cailleau et d'Anne Lelièvre, et d'avoir attenté en effet à celle de Marie Dalençon pour en jouir ».

Et en exécution de la Loi du 12 mai 1793, article 18 portant :

« Tout militaire ou tout autre individu de l'armée qui sera convaincu d'avoir attenté, en quelque lieu que ce soit, à la sûreté ou à la liberté des citoyens, sera puni de six mois de prison; et s'il y a vol ou voie de fait, la peine sera de deux ans de fers, et en cas d'assassinat, il sera puni de mort ».

La Commission condamne Alexandre Muidebled et Jean-Nicolas Cligny à deux ans de fers; en conséquence ordonne qu'aux termes de l'article 17 du code pénal, ils seront préalablement attachés à un poteau pour y être exposés aux regards du peuple pendant six heures.

Et en ce qui touche Jean-Charles Foucault, attendu qu'il n'est pas suffisamment prouvé qu'il ait participé aux vols et voies de fait dont il s'agit ; la Commission dit qu'il n'y a pas lieu à inculpation contre lui; en conséquence ordonne qu'il sera mis en liberté, et que le présent jugement sera imprimé et affiché partout où besoin sera.

Ainsi prononcé d'après les opinions par Pierre-Mathieu Parein, Président; Antoine Félix, François Laporte, Pierre Hazard et François Millier, tous membres de la Commission militaire établie près les Armées des côtes de la Rochelle, en séance publique, tenue à Saumur, le 25 juillet 1793, l'an second de la République Française, une et indivisible, et le premier de la mort de TYRAN ».

signé au registre,

Parein, Président, Hudoux secrétaire

pour copie conforme au registre Hudoux

Secrétaire Greffier.

Gendarmes voleurs et violeurs....





* Hondschoote : Bataille près de Dunkerque le 8 septembre 1793 – Pour la gendarmerie, cette bataille est un symbole de fierté. Elle fut décisive pour la victoire de la Révolution. De nombreux gendarmes sont tombés au combat
au cri de guerre : « La République ou la mort» .

Gendarmes voleurs et violeurs....**La Trochoire : Château commune de Couziers (Indre et Loire ) appartenant à Alexandre-Jean-Baptiste Cailleau. C'est un ensemble seigneurial, avec fuie, chapelle dédiée à Sainte Anne, ferme et un vaste logis de maître en équerre, construit à l'évidence en plusieurs étapes. Dans cette chapelle, sa sœur Victoire, épouse Louis de Foucault de Pontbriand, écuyer, capitaine des carabiniers. Pendant la Révolution, ce dernier prend le chemin de l'émigration avec son fils. Alliance compromettante pour le maire de Saumur, qui se retrouve beau-frère et oncle d'émigrés. En tout cas, à la fin de l'Ancien Régime, notre entrepreneur, vraisemblablement fortuné, est allié à la noblesse, mais il n'a aucune chance de s'y intégrer, car « homme à talents », il n'appartient à aucun corps; il se situe hors de la caste des possesseurs d'offices. Il parvient au rang d'assesseur à l'Hôtel de Ville. Cependant sa compétence lui vaut d'être député à l'Assemblée Provinciale de l' Anjou, En 1789, il est déchu en compagnie de la municipalité dirigée par Blondé de Bagneux.
Il opère son retour par la voie des urnes, il est élu maire le 9 décembre 1791.

Un passage découvert dans : ''Saumur Jadis- Recherche sur l'histoire de la ville de Saumur'' est beaucoup plus explicite sur les faits s'étant déroulés à la Trochoire en 1793 : « Indépendant, Monsieur le Maire Cailleau et sa position bien en vue lui vaut bien des ennuis, Les Vendéens pillent sa maison de la rue de la Petite-Bilange et brûlent ses meubles, Mais il subit des avanies venant de son propre camp; des soldats républicains déserteurs saccagent le domaine de la Trochoire, malmènent sa fille et violent une servante ».......

Gendarmes voleurs et violeurs....




Sources : Archives de la Défense : SHD B1/329-10 – Commission de Saumur 25 juillet – 15 août 1793 – 10 jugements. Crédit photo maison de notable dite château de la Trochoire – monument historique - Actuality. Gendarme 1793 – collection Delcampe.


Xavier Paquereau pour Chemins secrets


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