Étymol. et Hist. A. Subst. 1. a) ca 1150 neitun [leçon qui semble ne figurer dans aucun ms.; probablement restituée par l'éditeur] «monstre marin» (Thèbes, éd. L. Constans, 6008; ms. S noitum; ms. C [éd. G. Raynaud de Lage], v. 6971: noitum marin); cf. 1176-81 netun (Chr. de Troyes, Chevalier Lion, éd. M. Roques, 5267); ca 1165 nuiton (Benoît de Ste-Maure, Troie, 14736 ds T.-L.); 1176-81 luitun (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, III, 4575); b) 2equart xives. luitin«espèce de démon, de nature plutôt malicieuse que méchante, qui vient tourmenter les hommes» (Le Chevalier de La Tour Landry, 126 ds T.-L.); 1558 lutin (J. du Bellay, Divers jeux rustiques, éd. V. L. Saunier, XXXI, 62, p. 113); 2. 1680 «enfant vif, espiègle, taquin» (Rich.). B. Adj. 1830 «malicieux» tête lutine (Balzac, Double fam., p. 232); 1839 en partic. en parlant d'une pers. la lutine Eugénie (Id., Fille Ève, p. 80). Du lat. Neptunus, nom du dieu de l'eau et de la mer chez les Romains, qui en b. lat. a désigné un démon païen, cf. un passage de la vie de St Éloi (✝ 659) faisant allusion à un sermon où celui-ci, blâmant ceux qui gardaient de vieilles superstititions païennes, cite Orcus, Neptunus et Diana (v.FEW t. 7, p. 394b), v. aussi exemples plus tardifs ds Z. rom. Philol. t. 24, p. 561 (maligno spiritu retrahente quem Neptunum vocant) et suiv.; Neptunus a donné régulièrement netun puis nuiton probablement d'apr. nuit (ces sortes de génies étant essentiellement nocturnes), puis luiton sous l'infl. probable de l'a. fr. luitier, v. lutter, devenu luitin par substitution de suff. sans doute sous l'infl. des mots du type hutin*.
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